Les Collections

DRANCY

Max Jacob, portrait à l'étoile jaune, © MBO.Max Jacob meurt à l'infirmerie du Camp de la Muette le 5 mars 1944. Raflé à Saint-Benoît-sur Loire le 24 février au matin, il rejoint la prison d'Orléans (à l'emplacement de l'actuel palais des Sports). Transféré à Drancy par le train il peut, « grâce à la complaisance des gendarmes », adresser des lettres désespérées à son curé l'abbé Fleureau, à son frère Jacques (lui demandant de prévenir Cocteau), à Cocteau lui-même en lui signalant que « Sacha (Guitry) quand on lui a dit si c'était pour lui je pourrai faire quelque chose et bien c'est moi » et enfin à Paul Bonet, son ami relieur, pour le prier de ne pas s'inquiéter de son silence « qu'il a été arrêté par la police » et qu'il peut muni de la missive aller chercher le livre (La Côte) sur l'étagère de sa chambre « qui de ce wagon lui paraît le paradis ».

Interné sous le n°15 872, Max Jacob est destiné à partir dans le prochain convoi. Epuisé par le voyage, torturé moralement par l'absence de sa sœur cadette Myrthe-Léa qu'il espérait retrouver à Drancy (arrêtée en janvier 1944, déportée à Auschwitz et gazée dès son arrivée tout comme son frère Gaston), Max est hospitalisé à l'infirmerie. Il s'éteint sereinement, selon les témoins, en s'excusant d'invoquer le Dieu de sa foi catholique « j'ai tant prié pour cette passion ».

Drancy, cité de la Muette , Monument.C'est la mobilisation pour tenter de sauver Max. À Saint-Benoît, Mme Persillard sa logeuse ; à Orléans, Marguerite et Roger Toulouse ; à Paris, Cocteau, Georges Prade, tous se mobilisent. Marguerite Toulouse tente de lui faire passer de la nourriture, une couverture, du tabac à la prison ; Cocteau écrit la supplique la plus émouvante de la littérature pour le faire libérer. Son corps est inhumé en fosse commune à Ivry : 44°division, 24°ligne depuis la Croix Geffroy, 27° fosse, c'est grâce à Jacques son frère que sa fosse est sauvée de l'anonymat.

Grâce à l'action de ses amis, son corps est rapatrié à Saint-Benoît-sur Loire le 5 mars 1949 avec les honneurs. « Mort pour la France ». Il repose, selon son souhait, au petit cimetière de Saint-Benoît-sur-Loire.

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ORLEANS

Entre le Musée des Beaux Arts, la Médiathèque et les Archives Départementales, la ville d'Orléans possède un fonds Max Jacob exceptionnel enrichi par de nombreuses donations, legs et une politique constante et vigilante d'acquisitions.

La coopération avec les autres collectivités détentrices de prestigieuses collections, les initiatives individuelles permettent à la Ville de présenter au public ses collections prestigieuses à travers de fréquentes expositions de qualité.

Lettres à Jacques Mezure, © MO.Citons pour le Musée des Beaux-Arts les plus récentes expositions Max Jacob et les artistes de son temps, l'Archange Foudroyé, Max Jacob : portraits d'Artistes qui donnèrent lieu à des catalogues importants permettant d'approfondir la connaissance de l'œuvre de Max Jacob.

Les Archives départementales détiennent des documents importants et émouvants ((sous-série 531J) citons particulièrement la lettre fatale d'octobre 1940 au Sous-Préfet de Montargis dans laquelle Max Jacob, se pliant aux lois du régime de Vichy, se déclare au fichier juif du département.

La Médiathèque possède un fonds remarquable de manuscrits précieux. Livres autographes, manuscrits, livres reliés, correspondances… forment un ensemble indispensable pour le chercheur.

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PARIS

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QUIMPER

Musée des Beaux Arts de Quimper, salle Max Jacob.Quimper rend hommage à l'un de ses plus célèbres enfants. La ville de Quimper à travers ses équipements les plus jacobiens : Le Musée des Beaux Arts, la Bibliothèque, les Archives, la Maison du Patrimoine met en œuvre un ensemble de manifestations transversales grâce auxquelles les quimpérois peuvent lire, voir, entendre toutes les palettes de l'œuvre de Max Jacob.

Le Musée des Beaux Arts présente une salle d'exposition permanente en hommage au poète. Portrait de Max Jacob, Lionel Floch, 1933, © MBQ L'acquisition en 2005 du portrait de Max Jacob exécuté en 1915 par Modigliani couronne la politique éclairée d'acquisition de son conservateur.

Quimper a également rendu hommage au poète en donnant son nom à une passerelle dès 1961. Grâce à l'action de l'association des Amis Max Jacob, une plaque gravée par Jean Cocteau a été apposée sur la maison natale du poète. Le Théâtre qui fut l'objet de grandes discussions que l'on retrouve croquées dans LE TERRAIN BOUCHABALLE porte désormais le nom de son plus fidèle admirateur, une rue, un lycée rappellent la présence du poète dans la ville.

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SAINT-BENOIT-SUR-LOIRE

Max Jacob, Cicérone de la Basilique, © mbo «Saint-Benoît, c'est l'un des plus beaux paysages du monde, le plus bel équilibre entre les masses de pierre, les masses de verdure et la masse d'eau. Et n'oublie pas qu'il y a une autre masse : le silence. Tu vois, il y a la Trinité : pierre, verdure et eau. Mais la Trinité, on va la mettre sur quatre roues en ajoutant le silence. »

En 1920, Max Jacob est renversé par un fiacre alors qu'il se rendait à un spectacle de Picasso. Hospitalisé, il sollicite son ami, l'abbé WEILL, afin de trouver un lieu de convalescence. Enseignant au Lycée Sainte Croix Sainte Euverte d'Orléans, l'abbé recommande le poète à l'abbé Fleureau curé de Saint-Benoît-sur-Loire.

Tombe de Max Jacob, cimetière de St Benoît, allée B4. Médaillon de René Isché. Max arrive à Saint Benoît en juin 1921. « Je suis venu ici pour m'écraser devant Dieu » écrira t-il en janvier 1926 à Maurice Sachs : fuyant Paris, aspirant enfin au repos et au travail, Max s'établit dans ce petit village d'où, pendant le premier séjour il ne s'absentera que pour des conférences, le Jubilé à Rome en 1925 ou des vacances en Bretagne. De nombreuses œuvres furent achevées et rédigées pendant 7 années de travail intensif.

Revenu définitivement à Saint-Benoît en 1936 il y est arrêté le 24 février 1944 dans la matinée.

La ville a rendu hommage au poète en lui dédiant une rue et en baptisant le foyer communal du nom de son illustre citoyen.

Max Jacob a habité d'abord au presbytère (avenue de l'Abbaye) puis au monastère désaffecté (1921-1927). À son retour définitif il loge d'abord à l'Hôtel Robert, l'actuel Foyer Sainte Marguerite, et déménage en 1939 chez Mme Persillard (la maison rose de la place du Martroi). Cette maison est une propriété privée et ne peut être visitée.